NICOLAE ZAHARIA, Descoperiri paleolitice în Moldova efectuate între anii 1952 şi 1957

Abstract (French)

DÉCOUVERTES PALÉOLITHIQUES EN MOLDAVIE DE 1952 À 1957

L’existence du paléolithique en Moldavie a été signalée d’abord au cours des années 1885—1925. A cette première période fait suite celle des recherches conduites par N. N. Moroçan, qui va jusqu’en 1940, date à laquelle toute activité dans ce domaine prend fin.
Pendant les années 1952—1957, on a entrepris des explorations systématiques dans le nord de la Moldavie, surtout dans la région connue sous le nom de « plaine moldave », mais aussi dans les zones géomorphologiques contiguës : hauteurs de Jassy, plates-formes de Bîrlad et de Suceava, ainsi que les deux dépressions carpatiques de Roznov et de Hangu-Ceahlàu.
Au cours de cette période, on a effectué des recherches dans 58 localités et on a découvert des vestiges paléolithiques en 101 points, d’où il a résulté un enrichissement considérable de nos connaissances antérieures sur la zone de diffusion du paléolithique moldave. L’existence du paléolithique inférieur a été constatée — sous réserve de confirmation — à Mitoc—Izvor, Ghireni, Fundul Bodesei, Hâne.sti et Valea Lupului ; 27 découvertes appartiennent au paléolithique moyen, le reste au paléolithique supérieur et à l’épipaléolithique.
Ces recherches ont permis d’établir que les découvertes touchant au paléolithique inférieur sont groupées sur les terrasses du Prut, à proximité des dépôts de silex, avec la seule exception de celle, isolée, de Valea Lupului.
Le paléolithique moyen s’étend sur deux zones un peu plus larges, dans la «plaine de la Jijia supérieure » et dans la « plaine de la Jijia inférieure et du Bahlui ». Quant au paléolithique supérieur, sa zone de diffusion est beaucoup plus vaste et s’étend sur toutes les sous-unités géographiques étudiées. Les étapes finales du paléolithique supérieur et l’épipaléolithique se rencontrent le plus souvent sur les hauteurs, surtout dans les dépressions carpatiques, où ils arrivent parfois jusque sur les plates-formes des montagnes, ainsi par exemple à « Scaune », sur le Ceahlâu, où ils se trouvent à 1300 m d’altitude.
L’existence des deux secteurs distincts de la plaine supérieure et de la plaine inférieure de la Jijia semble être en rapport avec celle des deux portes, bien définies géographiquement, de Bucecea et de Tîrgu Frumos, qui permettaient les départs saisonniers des groupements humains du paléolithique surtout vers l’ouest, vers les Carpates. Les instruments en silex du Prut découverts au cours des fouilles effectuées sur les terrasses de la Bistrita (Ceahlâu), ainsi qu’une lame de ménilithe carpatique trouvée près du Prut, prouvent que ces déplacements avaient lieu dès l’Aurignacien supérieur.
Il faut citer, comme une contribution importante, la découverte du Szélettien à Mitoc, sur le Prut, dans un milieu riche en éléments lithiques moustériens classiques.
Les récentes recherches ont permis d’établir que le paléolithique des plaines steppiques est plus ancien que celui des sylvo-steppes et, d’autant plus, que celui des régions carpatiques. Il semble que cette diffusion par zones concentriques doive être interprétée comme une tendance de déplacement vers les régions montagneuses de l’ouest, probablement sous l’effet de modifications survenues dans le milieu physique au cours de la période post-glaciaire.
On constate en outre que les terrasses du Prut les plus proches des dépôts et des carrières de silex sont, le plus souvent, couvertes de déchets provenant des ateliers où l’on travaillait le silex et que, à mesure que l’on s’éloigne vers l’ouest et vers le sud, ces déchets deviennent de plus en plus rares, étant remplacés par des outils ou des fragments d’outils. Ce fait semble indiquer que les populations établies sur les terrasses du Prut s’étaient jusqu’à un certain point spécialisées dans la préparation des nucléus et la fabrication des outils en silex, destinés soit à leur usage propre, soit à l’échange. .
Les recherches de surface effectuées dans le nord de la Moldavie ont établi l’existence de stations où, à côté d’un abondant matériel en silex, apparaissent aussi, dans certains cas, de minuscules fragments d’une céramique primitive, remontant à une phase de début du néolithique, dont les futures recherches auront à préciser les caractères.